Frustré par une crevaison et un pneu éventré après seulement 20 bornes en 2017, Fabrice était revanchard cette année. Inscrit sur le moyen parcours (119km pour 2100m D+), il a tenu sa revanche. Immersion...
10, 9, 8, 7… les kilomètres défilent, la ligne d'arrivée se rapproche, enfin. Je m'accroche à la roue de Laurent Magnier (Pont-de-Claix) qui m'emmène depuis pas mal de bornes maintenant et à qui je n'ai passé que de timides relais, à bout de force. Ma "locomotive" m'a repris juste après la côte de Luzerand, la dernière difficulté du parcours. Une bosse courte, pas si pentue, mais qui donne du fil à retordre à des cuisses raidies par l'acide lactique en fin de course, après avoir enquillé les kilomètres et les difficultés à une allure folle. Je laisse filer mon compagnon de fin d'aventure dans les derniers hectomètres, il prend la 5e place scratch, je termine 6e et 3e de ma caté (30-39)... et heureux de ma performance du jour. Les quatre de devant étaient un cran au dessus.
Avant ce gentleman improvisé, il a fallu franchir trois cols plutôt roulants. Dans le début du premier, après une vingtaine de kilomètres, les jambes tournent comme un moulin, je suis calé dans les premières positions, sans être à bloc. Une sensation de facilité qui disparaîtra vite ! Des coureurs décident de ‘’visser’’ sur les deux derniers kilomètres et c’est finalement au prix d’un gros effort que je bascule avec le groupe de tête. On est une petite vingtaine, et je suis bien content d'être là !
Dans la descente technique qui suit, cinq ou six gars prennent du champ. La chasse est menée derrière, l’allure fait bien plus mal aux jambes que le pourcentage des faux-plats, à moins que ce ne soit l’association des deux. On recolle ! … juste au pied du deuxième col du jour. Je saute d’entrée avec un autre gars. Dans une partie plus roulante, avec même des portions descendantes, on rentre de nouveau sur la tête. L’élastique se tend de nouveau pour moi suite à l’attaque d’un coureur dans un petit raidillon… puis se détend à la faveur d’une partie plus roulante. Je m’accroche et passe le sommet avec le petit peloton.
Rebelotte dans la descente. Des écarts se créent à la faveur de quelques virages techniques. Heureusement le rythme devant n’est pas très élevé dans la vallée et on raccroche les wagons (grâce notamment à un énorme bout de droit de Pierre Latour – invité sur l’épreuve).
Les jambes sont de plus en plus dures. Il me reste 50 kilomètres… mais un seul col. Bifurcation, parcours de 147km à droite, 119 km à gauche. Je pars à gauche avec cinq autres coureurs. Personne devant. L'ultime ascension : très roulante sur environ quatre kilomètres avant que la route ne se cabre sur les trois dernières bornes. Ensuite ? Une belle descente sinueuse et un retour usant d'une trentaine de kilomètres jusqu'à Die.
Le rythme, jusque là raisonnable sur les premiers faux-plats, s'emballe quand le relief s'accentue. Un coureur bloque le moteur avant moi, mais je ne peux suivre le rythme des quatre autres compagnons d'échappée. Je plonge seul dans la descente, fourbu, tête dans le vent, j'appuie comme je peux sur les pédales. J'espère ne pas être repris par un gros groupe... un seul homme reviendra. Je peux savourer mon premier top 10 sur une cyclosportive.
Organisation au top, une inscription raisonnable, des ravitos de partout. Ajoutons à cela de magnifiques petites routes pittoresques, à flanc de montagnes, creusées dans la roche… qui donnent envie de revenir dans la région en mode « cyclo », pour apprécier le paysage. La Drômoise, une épreuve à faire !